Pour découvrir un nouvel artiste, il n’est pas toujours nécessaire de faire des heures de recherches, d’être à l’affût des news musicales, ou de lire les longs articles pompeux du Melting Potes. Quelquefois, il suffit juste de prendre son petit-déjeuner affalé sur son canapé en regardant la télé. Je vais vous raconter une histoire, celle de la rencontre entre un bol de chocapic, d’un épisode de la série télé American Dad!, et d’un groupe de rock, du doux nom de My Morning Jacket. Véridique.

Une histoire de petit-déjeuner
Cette histoire commence un pluvieux dimanche matin de mai. Bon, pour être sincère, je ne me rappelle plus de quand c’était. Mais je sais qu’il a plu tous les jours du mois de mai, et qu’American Dad! est diffusée le dimanche matin, donc j’improvise.
Ce matin là, comme bon nombre de dimanche matin pluvieux, je me préparais un petit-déjeuner bien sympathique composé d’un bol de Chocapic avec du lait accompagné d’un grand verre de jus d’orange.
Note de Julien : #payetoncancer/diabète
Comme je n’allais pas prendre ce petit-déjeuner dehors sous la pluie comme un con, je me suis installé (affalé) sur mon canapé et j’ai allumé la télé dans le but de regarder American Dad!, cette sitcom américaine subtile et délicate. Mais si, vous savez, la série qui mêle habilement grossièreté, extrémisme et cliché !

Pour ceux qui ne connaitraient pas, American Dad! raconte la vie de la famille Smith. Pour la faire courte, Stan, le père, est un agent de la CIA ultra-conservateur et pro-Bush marié à Francine, une mère au foyer un peu soumise au passé un poil sulfureux. Ils sont les heureux parents d’Hayley, une junkie sociale-libérale accro aux herbes de provence, et de Steeve, un jeune geek en quête de sa première expérience sexuelle. Bref, une famille tout à fait normale, représentative des moeurs de la société américaine. Quelques petits détails font exception à cette idylle : la famille Smith héberge un extraterrestre obsédé et alcoolique du nom de Roger, et un poisson rouge allemand qui porte le nom de Klaus. Je vous l’avais dit, quelques légers détails.
Et là, je viens de me rendre compte que ce paragraphe ne sert à rien. Ceux qui ne connaissaient pas la série n’auront pas cliqué sur l’article, vu le titre que je lui ai donné.

Bref, revenons à nos moutons. Je commençais donc mon petit-déjeuner devant cette série, et je suis tombé sur l’épisode 7 de la saison 5 intitulé « My Morning Straitjacket ». Et là… La suite après une page de pub (#nrj12) !

Une découverte pas très très très conventionnelle
Quel suspens ! Et là… Je continue à manger mes céréales et je me suis resservi un verre de jus d’orange en même temps que l’épisode est diffusé (contrairement aux idées reçues, les mecs peuvent faire plusieurs choses à la fois). Dans ce fameux épisode, Hayley se rend au concert du groupe My Morning Jacket sans l’accord de son père. Stan décide d’aller sur les lieux pour ramener sa fille, mais se retrouve « envouté » par la musique du groupe, et par la voix du chanteur Jim James. Ce passage est inspiré d’un vrai live de My Morning Jacket , tiré du DVD « Okonokos », et la chanson qui met Stan dans tous ces états est Wordless Chorus :
Et à ce moment là, il se passe un truc de fou : j’arrête de manger mes Chocapic. « Mais pourquoi ?! » me direz-vous ? Parce que manger des céréales, ça fait du bruit, et j’avais vraiment envie d’écouter la chanson. En fait, j’ai adoré ce morceau.
Tel OSS 117, j’ai dégainé mon Shazam, et j’ai shazamé le morceau. Ça a pris du temps, parce que je suis chez Free, mais cela ne m’a pas découragé, et j’ai continué à regarder l’épisode.

Durant 23 minutes s’enchainent des morceaux dans le même genre musical, une sorte de pop-rock, un peu synthétique, mais aux accords planants et aériens. On retrouve dans l’épisode des chansons comme Phone Went West ou I’m Amazed qui illustrent bien la gamme musicale du groupe.
Une rythmique très folk pour la première, caractéristique des débuts de Jim James et Cie.
Le second morceau est beaucoup plus rock, mais tout aussi plaisant.
Alors que j’avais repris le cours de mon petit-déjeuner, mes Chocapic un peu molles (#tmtc), un autre passage est venu perturber cet instant sacré. Il coïncide avec un nouvel « envoutement » de Stan, sur un morceau en particulier de My Morning Jacket : Touch Me I’m Going to Scream Part 2. Cette chanson est franchement représentative de la musique du groupe, marquée par ces grands solos vocaux du chanteur, qui donne cette impression d’apesanteur.
Posons nous les bonnes questions : pourquoi mettre en avant My Morning Jacket ? J’en sais rien du tout. Ce qui est sûr, c’est que j’ai découvert ce groupe d’une manière franchement inattendue. C’est du moins assez improbable pour que je sois ici en train de rédiger le récit de mon petit-déjeuner, et surtout pour que vous soyez en train de le lire.
Amateur de musique que je suis, j’ai décidé de partir à la recherche d’informations sur ce groupe, qui finalement n’est pas si connu. Je voulais me forger mon propre avis sur leur musique, sans avoir la tronche de Roger l’extraterrestre obsédé qui me vient à l’esprit.

La musique de My Morning Jacket
La première chose que je me suis demandé sur ce groupe, c’est pourquoi s’être appelé My Morning Jacket ? La petite anecdote, c’est que ce nom chelou fût choisi après que le chanteur Jim James eût aperçu une veste sur laquelle était inscrit les lettres « MMJ ». C’est l’explication que je trouve sur internet en posant la question à Google, mais perso, ça répond pas à ma question. On peut faire plein de choses avec cet acronyme, comme « Ma Musique Jéniale » ou « Mange Mon Jet », dans un genre très soft qui rendrait super bien pour un nom de groupe de rock.

Bref, je vous ai promis de parler de musique. Aussitôt dit, aussitard fait, j’ai téléchargé quelques jours plus tard « Z » de My Morning Jacket, leur quatrième album. Je reste sincère avec vous, et je dois vous avouer que j’ai choisi cet album complètement au hasard dans leur discographie, car je suis (un poil) fainéant. J’ai trouvé le titre sympa, pas trop dur à retenir, IZY quoi.

Gros coup de chance, l’album commence par le fameux Wordless Chorus, que Stan Smith aime tant. Et on remarque très vite que, comme l’échantillon présenté dans l’épisode d’American Dad!, cet album propose à la fois des morceaux très aériens, et d’autres très rock.
En suivant, les chansons It Beats For You et Gideon se rapprochent de l’acoustique de Wordless Chorus, avec quelques petites incursions rock plus marquées.
Mais dès le quatrième morceau, What A Wonderful Man, on découvre un univers plus déjanté, plus rock, qui réveille un album très planant jusqu’à présent. Ça fait du bien, et ça continue ensuite avec Off The Record, qui propose en plus un petit excipit comme je les aime.
Nous en sommes donc à plus de la moitié de l’album, et c’est franchement pas mal. Mais il me manque quelque chose, la petite mélodie qui change tout, le morceau qui fait la dif’ quoi ! Le suspens est insoutenable, et j’ai finalement trouvé mon bonheur avec Into The Woods.
À la première écoute, j’ai été très surpris par cette mélodie. En fait, je me suis demandé ce qu’ils avaient foutu pour nous sortir une instru digne d’une valse de Jacques Brel. Je vous laisse comparer.
Et puis, au fil des écoutes, j’ai appris à apprécier la chanson pour son refrain vocalement unique, merci Jim James. Un morceau original tout en respectant les valeurs du groupe, assurément mon préféré dans cet album.
Les quatre derniers titres restent dans la logique de cet opus, moitié rock indé moitié pop alternative. Anytime et Knot Comes Loose sont deux exemples représentatifs, avec une petite préférence pour le dernier cité. Ci-dessous le lien de l’album disponible sur Youtube, régalez-vous !
Je crois qu’il est temps de tirer une conclusion de cette découverte improbable. My Morning Jacket est un groupe de pop-rock atypique qui s’appuie sur la voix unique de son chanteur pour composer des mélodies très aériennes. J’ai parfois l’impression que la voix de Jim James est utilisée comme un instrument à part entière, et non comme un accompagnement. Ce qui est sûr c’est que leur genre musical repose sur lui.

L’album « Z » propose un échantillon éclectique de l’univers du groupe. Je me pencherai sur les autres compositions, mais sans être fantastique non plus, il a aisément trouvé sa place dans mon iPod !
Note de Julien : Je découvre ce groupe en lisant l’article de Hans, et je leur trouve un air de Supertramp mélangé à Radiohead. Bonne mixture. Fin d’intervention.
La morale de l’histoire n’est pas qu’il faut manger des Chocapic le matin. Vous pouvez manger des Lion. Ce n’est pas non plus qu’il faut absolument regarder American Dad!. Vous pouvez regarder Malcolm aussi (big up aux 5000 personnes qui ont lu l’article, ça fait super plaisir !). Non, la morale est qu’il ne faut jamais faire confiance à un extraterrestre, et qu’il faut s’armer de curiosité pour se forger sa propre opinion.
C’était la phrase philosophique de ce soir, bonsoir !

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votre histoire est touchante et amusante car aujourd’hui je viens de regarder cet episode et la 1er chose que j’ai fait apres c’est chercher des infos sur le groupe et la chanson de l’episode et je suis tomber sur votre article. sans le savoir j’ai fait comme vous pour decouvrir ce groupe avec ce drole de nom « ma veste du matin ». merci