Pourquoi Malcolm est la meilleure série du monde

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Je vais commencer par une promesse : je ne vais pas me lancer dans un listing, ou une grande analyse de la série. On entame ici notre série sur la culture des séries. Bien joué. Pour la majorité d’entre nous, Malcolm fait partie de notre enfance, et vous connaissez la série tout aussi bien que moi. Si j’ai choisi d’écrire sur ce sujet aujourd’hui, c’est pour essayer de prendre un peu de recul, et comprendre pourquoi nous aimons tant cette série. Attention, souvenirs en perspectives ! Un petit lien vers l’intégrale de Malcolm, si vous succombez à la nostalgie…

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Le montage photo bien kitch.

La série

Un scénario complètement… con

Cette série raconte le quotidien d’une famille déjantée, plus précisément celle de Malcolm, un enfant pas comme les autres, puisqu’il est doté d’un quotient intellectuel de 165.

Malcolm vit dans une famille américaine moyenne composée de Loïs, sa mère hystérique et autoritaire, de Hal, son père, immature employé de bureau n’ayant aucun sens des responsabilités, et de ses frères, Francis, Reese et Dewey avec lesquels il fait les quatre cents coups. Un cinquième fils, Jamie, complétera la famille à partir de la quatrième saison.

L’humour de la série repose principalement sur la vie de famille, les situations parfois burlesques et le second degré (des gags cachés ou des insinuations subtiles).

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Je sais pas vous, mais j’ai l’impression qu’il y a un truc qui cloche là. © Malcolm France

Et oui, je viens de faire le copié-collé du synopsis proposé par notre ami Wikipédia. Je sais pas ce que vous en pensez, mais perso, on a pas vu la même série. C’est une définition beaucoup trop… sage.

Malcolm se trouve aux antipodes des clichés autour du rêve Américain. C’est la version « trash » de la famille Ingalls en gros. C’est l’histoire d’un gamin, intelligent mais sacrément dérangé, qui a du mal à trouver sa place dans un gigantesque bordel familial. Et pour moi, Malcolm est le listing de tout ce que j’aurai aimé faire étant petit.

Une lectrice nous a fait noter que le parallèle entre Malcolm et « La petite maison dans la prairie » est encore plus fort que ce qu’on pensait , car le producteur de Malcolm (Linwood Boomer) joue le personnage d’ Adam Kendall, le mari de Mary Ingalls dans la série. La vie est bien faite !

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Imaginez : eux, en trash.

Mais n’empêche que, si on y réfléchit, il faut être sacrément taré pour imaginer un scénario pareil. Celui qui a créé ce chef d’oeuvre s’appelle Linwood Boomer, et j’ai émis deux hypothèses à son propos : soit il est lui-même dérangé, soit il en veut particulièrement à ses parents. Ce qui est sûr, c’est que cet homme a dû se taper de grosses barres en écrivant cette histoire. Et je le remercie sincèrement pour tout ça.

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Le génie qui a créé cette série, c’est le deuxième en partant de la droite, le mec qui essaie de pécho Lois.

Un humour pas très Américain

Je vous le disais, la série est « trash », et c’est pas franchement dans les habitudes des Américains. En fait, Malcolm utilise un humour qui se rapproche plus de l’humour Britannique, notamment celui des années 70-80. On va parler « d’absurde », ou de « non-sens », ce que je traduits par le mot « con ».

On va prendre un exemple. En France, quand on veut rire, on se fout de la gueule de son pote : on est débiles. En Angleterre, quand ils veulent rire, ils font de l’auto-dérision et un peu d’humour noir : ils sont intelligents. En fait, nos voisins d’Outre-Manche sont tellement coincés et normés dans la vie de tous les jours qu’ils se déchainent lorsqu’il s’agit de faire du divertissement (#montypython). Les Français, comme les Américains, ont une vie beaucoup plus débridée au quotidien. On se retrouve donc avec des divertissements disons… sans beaucoup d’intérêts (#tpmp).

Je vous l’avais dit, c’est con, très con (mais drôle). Donc Malcolm est un peu le digne héritier de cet humour britannique, à la fois brillant et très con.

Avec des scènes cultes

Il fallait s’en douter. Avec des personnages excentriques et un scénario sans limites, les aventures de Malcolm se transforment vite en scènes cultes. À chaque épisode, sa connerie. Et quoi qu’on en dise, c’est ça qu’on aime.

Alors bien sûr, on retrouve le mythique feu d’artifice de Malcolm et Reese pour ramener Francis à la raison.

Mais d’autres moments tout en émotions ont permis à la série d’être reconnue pour sa sincérité et son réalisme. Non je rigole, c’est encore une de leur connerie.

Ouais je sais, les vidéos ne sont pas en « Deutsch Qualitat« . Mais ce que je vous propose, c’est d’aller voir tout ça sur Malcolm France, la Bible Malcolmienne, pour les avoir en meilleure qualité : c’est par ici !

Et franchement en voyant cette série (pour la 6 ou 7ème fois dans son intégralité), je me dis parfois que j’étais un petit joueur étant plus jeune.

Des introductions

Sur le principe, c’est pas une innovation. Il est relativement courant de voir des introductions aux épisodes avant le générique de la série concernée. C’est plutôt dans leur réalisation que ça devient cool. Dans Malcolm, pas besoin de rapport avec ce qui va venir, Mister Boomer à choisi de montrer encore une fois toute l’absurdité de la situation, comme si les membres de cette famille respiraient la bêtise.

Et ça donne (encore) des scènes mémorables, une petite compilation :

Et pas de happy end

Ç’est la force de la série. On est loin de « 90210, Beverly Hills » et ses improbables dénouements heureux. Malcolm est dans la merde dès le premier épisode de la saison 1 de la série, et il le reste jusqu’au dernier épisode de la saison 7.

Mais les plus fans d’entres vous savent que je me trompe en disant cela. Rappelez-vous, dans le dernier épisode, Lois lui annonce que quoi qu’il puisse faire, elle et Hal ont prévu qu’il serait Président des États-Unis d’Amérique. Ils ont même prévu que Dewey vivrait dans le luxe et la facilité et que Reese passerait la sienne dans la conciergerie de son lycée. Peu importe ce que veut faire le gamin, il sera toujours contraint de réaliser les volontés de sa mère.

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Désolé mec !

Alors oui, Malcolm va à Harvard, il est pas malheureux, ok. Mais n’empêche, 7 saisons et 151 épisodes plus tard, la série se termine et le héros est dans la même situation qu’à son arrivée dans la classe des surdoués.

Les personnages

Des protagonistes complètement… cons

En faisant mes recherches, je me suis rendu compte que Malcolm et sa famille étaient comparés aux Simpson, mais en réel. Je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette comparaison. Sans renier cette série que j’aime également beaucoup, les Simpson sont la caricature d’une famille de classe moyenne Américaine et vivent des aventures relativement utopiques.

Ce qui est génial dans Malcolm, c’est qu’on parle de la vie, la vraie vie ! La famille est notamment dans une situation financière très difficile, comme peuvent le vivre des millions d’Américains, tout comme des millions de Français, tout comme des millions de Pakistanais, enfin vous avez compris quoi. De plus, les péripéties sont tout à fait réalistes, même si elles sont l’œuvre de gamins pas tout à fait comme les autres.

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You know what I mean…

Mais ce qui est à la fois drôle et perturbant, c’est que les personnages semblent avoir un rôle prédéfini dès le départ. Et finalement, au delà des conneries qui captent toute notre attention, on remarque que chaque protagoniste essaie en vain de se sortir de la condition qui lui a été imposée.

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« C’est de moi qu’tu parles ?! »

Lois a su montrer son côté maternel et protecteur dans quelques épisodes, mais ses qualités sont rapidement étouffées par ses crises de nerfs. Hal se cherche dans un monde imaginaire une vie meilleure, ce qui l’entraine dans des situations improbables. De manière particulièrement maladroite, Reese s’efforce à démontrer qu’il n’est pas le plus stupide de sa famille, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’y arrive pas. Dewey est peut-être celui qui se débrouille le mieux dans ce joyeux bordel. Il utilise son visage et sa réputation d’ange pour manipuler ses parents et ses frères. Le véritable génie, c’est lui.

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On dirait pas là, mais c’est lui je vous dit !

Car certes tous les projecteurs sont sur Malcolm et son intelligence, mais mis à part en sciences, son QI ne lui sert pas à grand chose. Il cherche sa place dans un monde qu’il ne comprend pas, essaie de se détacher d’une image d’intello qui lui colle à la peau.

Devant l’échec de la quasi-totalité de la famille devant leur quête personnelle, ils répondent tous par l’irresponsabilité. Oui je sais, c’est le reflet de la nature humaine. Mais d’un œil extérieur, c’est complètement con.

Joués par des acteurs exceptionnels

Celui qui nie le fait que ce casting est balèze fait preuve de mauvaise foi. Sérieusement, mettre un autre visage sur ces personnages serait un sacrilège.

Qui peut faire mieux que Erik Per Sullivan pour incarner Dewey ? Qui peut proposer une meilleure petite bouille que la sienne ?

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Moooooooooooh. © Fox (via Tumblr)

Peut-être le chat potté dans Shrek, mais à part lui je vois pas.

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Il y aurait peut-être un petit soucis de crédibilité si il était amené à reprendre le rôle quand même…

Alors, c’est vrai que l’acteur de Malcolm, Frankie Muniz, n’a pas eu jusqu’à présent la carrière qu’on lui souhaitait. Il a choisit de suivre sa passion pour la musique et les sports automobiles, et a malheureusement été victime de deux « mini-AVC » dernièrement.

Jane Kaczmarek, alias Lois, et Justin Berfield, alias Reese, ont quant à eux poursuivi leurs chemins. La première a joué dans d’autres sitcoms comme les Simpson ou The Big Bang Theory, et le second a choisi la voie de la production.

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Ce garçon est voué à devenir un grand homme.

Aucun d’entre eux n’a connu le succès de Bryan Cranston après la fin de la série. Que se soit dans Breaking Bad (#scoop), Drive en 2011, Argo en 2012 et bien sûr Dalton Trumbo en 2015 pour lequel il a été nominé aux Oscars cette année, l’interprète de Hal nous régale de ses performances toutes plus remarquées les unes que les autres.

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Je sais, merci. © L’Express

La réalisation

Sans rires en fond

C’est aussi une spécificité de la série : il n’y a pas de rires en fond sonore.

Mon dieu que ça fait du bien ! Il n’y a personne pour nous dire lorsque c’est drôle, quand est ce qu’il faut rire, et quand est ce qu’il ne le faut pas. En gros, ils sont quasiment les seuls à ne pas prendre leurs téléspectateurs pour des idiots sur pattes.

Et non seulement, ça fait du bien aux esgourdes, mais ça rend aussi la série beaucoup plus réaliste encore une fois. Parce que je ne sais pas qui a eu cette idée, mais elle était bien pourrie. Franchement, à part saouler tout le monde durant 23 minutes, ça sert à rien.

Note de Julien : Au delà du fait de moins nous prendre pour des cons, ne pas mettre de rire en fond permet aussi de créer un décalage humoristique. Les personnages adoptent à leur insu un humour pince sans rire, à l’instar de De Groodt, ce qui permet au public de trouver à chaque visionnage une nouvelle vanne.

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Je suis comme elle au moment où j’entends ces rires.

Petit aparté : vous remarquerez que je suis de plus en plus poli au fil de cet article, je fais des progrès significatifs.

Mais avec de la musique et un générique culte

L’une des conséquences directes de l’absence de ces rires en fond, c’est que le réalisateur peut accompagner les scènes de musique. C’est pas nouveau, la musique a une place prépondérante dans la réalisation d’un court ou d’un long métrage, pas besoin d’être Dewey pour le comprendre. Et bien sûr, cette musique n’est pas là pour ajouter de l’émotion à une scène, ou du moins pas la majorité du temps, mais bien pour accentuer l’absurdité des comportements des membres de la famille. Un exemple tout bête : la bande son durant les introductions aux épisodes. Simples, mais terriblement efficaces.

Bon j’avoue, parfois on aurait même pas besoin de son pour trouver ça drôlement con.

Les chansons que l’on retrouve dans Malcolm ont pour la plupart été composées par le groupe américain They Might Be Giants. Mais parce qu’on pèse dans le milieu, nous savons de source sûre que l’interprète de Dewey, Erik Per Sullivan, a lui aussi composé quelques mélodies pour la série. Ne vous étonnez plus de ses talents pour la musique dans certains épisodes, il est lui-même musicien (et ouais, cohérent le réalisateur).

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Ils ont même sorti un nouvel album dernièrement !

They Might Be Giants est également le groupe qui a composé le générique de la série, Boss Of Me. Mais si, rappelez vous, le truc qui vous débouche les oreilles :

Je pense que nous avons tous été intrigués par les images diffusées durant ce générique. On y retrouve des images de Nazca, un manga qui parle de baston entre des réincarnations de guerriers incas, ou encore un match de catch entre Hitman et Chris Benoit. On aperçoit également un arbitre de boxe se faire mettre K.O par un combattant, comme ça, tranquille.

Une dernière info super importante : Boss Of Me fût mon réveil durant toutes mes années lycées. On s’en fout, je sais, mais autant vous dire que je me réveillais en douceur.

La suite

Vous le savez certainement (décidément, vous êtes de vrais experts), des rumeurs à propos d’une suite se sont baladées sur le réseau social qui arbore un pigeon sur son logo (#twitter). Frankie Muniz s’est chargé de contacter les principaux acteurs, et tout le monde semble chaud patate pour reprendre l’aventure.

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Les voilà réunis, quelques années plus tard.

Maintenant, est ce que c’est une bonne ou une mauvaise idée, I don’t know. Mais ça a le mérite de susciter notre curiosité.

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Merci les gars. ©Malcolm France

Il est temps de conclure sur cet article. Il ne vous a certainement pas appris des centaines d’anecdotes croustillantes, ce n’était pas son objectif. Mais quelquefois, c’est sympa de se remémorer des moments qui nous ont fait rire, et de se demander pourquoi ça nous a fait rire. Pas besoin d’explications rationnelles, le simple fait que ce soit « con » suffit !

Il existe de nombreux articles qui analysent la série, pour en découvrir les sens cachés, les critiques de notre société. Aujourd’hui, au Melting Potes, on a simplement essayé de vous faire passer un bon moment. Et si vous voulez vous marrer devant leur connerie, il suffit de cliquer ici !

Note de Julien : Hans doutait de l’utilité de cet article, et pensait qu’il ne vous apprendrait finalement pas énormément de choses. Mais après lecture de son premier jet, j’ai trouvé l’article parfait. Car ce qui m’intéressait n’était pas forcément de découvrir encore et encore sur cette série, mais bien de partager ce qui a participé à notre apprentissage de l’humour pendant notre enfance. Malcolm fait partie de notre culture. Les après-midi entières à lézarder sur M6 ou W9 devant cette série géniale me manquent. En espérant que vous aurez le même sentiment.

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« Maman, Papa, je sais que j’ai été grossier dans cet article, et c’est impardonnable. Mais si vous trouviez au fond de votre cœur la force de me pardonner, de me donner une seconde chance malgré le fait que je ne le mérite absolument pas, je vous promets que je ne vous décevrai plus. »

Et merci à nos potes de Malcolm France pour les photos !

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7 commentaires

  1. Dommage que vous n’ayez pas poursuivi le parallèle « Petite Maison dans la Prairie » / « Malcolm » sachant que Linwood Boomer n’est autre que l’interprète du personnage d’ « Adam Kendall », le mari de Mary Ingalls dans la série, et ce pendant de nombreuses saisons 😉

    1. Salut Elsa,
      Eh oui, c’est vrai que c’est un détail assez drôle, et qui mérite d’être souligné ! Donc on va le rajouter dans l’article.
      Merci pour ton anecdote 😉

  2. Non mais il est super cet article ! 😀
    Et grâce à Showhanks Films, suite à une longue bataille due aux droits musicaux, nous avons pu avoir la série en DVD chez nous. 😀 Et du coup on peut se voir nos épisodes/passages préférés sans pubs sauvages ni rien. 😀 (sans oublier certains bonus)
    C’est ça qu’est bon !

    1. Salut Julie !
      Je n’étais pas au courant de la longue bataille pour les droits musicaux, surement parce qu’avec Hans on a opté pour un téléchargement plus ou moins en accord avec les consignes d’Hadopi :p
      Par contre ça nous fait rater les bonus !

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