Méthode Lafay : L’espace stratégique, musclé et moins con

methode lafay l'espace strategique tome 2

Enfin de retour de vacances, voici l’article que j’ai eu ni le temps ni la motivation d’écrire avant de prendre ce mois de relâche. Parce que le livre Méthode Lafay : L’espace stratégique est d’une très grande qualité et je voulais surtout pas bâcler le boulot. On entame donc une partie importante du Lifestyle, j’ai nommé la Bonne Santé, la vraie, pas celle d’instagram.. Donc pour ceux qui ne connaissent pas la Méthode Lafay, c’est une méthode de musculation sans matériel, basée sur un système original et réfléchi qui a fait des remous dans le muscu-game. Mais le sujet de ce tome n’est pas forcément la musculation. Il s’adresse à tout le monde, allant de ceux qui n’en ont rien à taper de la muscu, aux pratiquants et même aux non-pratiquants de la Méthode Lafay.

Introduction de la Méthode Chinoise

Olivier Lafay souhaite nous initier dans ce livre à l’espace stratégique. Mais pas plus con qu’un autre, il sait très bien que les idées qui déstabilisent les a priori doivent être introduites en douceur. Avec méthode. Donc avant de s’aventurer dans quoi que ce soit, il nous propose un bilan grossier de la situation. Sur Terre, il y a deux types de personnes. Celles qui comprennent le binaire, et les autres. Mais l’auteur de La Methode Lafay surenchérit en pointant une autre vérité générale. Il existe deux types de stratégies selon lui : la stratégie chinoise, et la stratégie occidentale.

the big bang theory
« Mais oui, t’en fais pas, je t’expliquerai la vanne après »

Commençons par celle qui nous touche le plus, la stratégie occidentale. Pour la décrire, rien de plus facile. Il suffit d’observer les comportements de notre doux pays ou, encore mieux, regarder ce qui se fait chez les américains. On est en fait de gros bourrins. On passe notre temps à faire la guerre, à vouloir écraser notre adversaire. Et cet état d’esprit se retrouve autant dans l’économie, à l’école, et même dans notre rapport de soi à soi. Ainsi chaque entreprise rêve de racheter ses concurrentes, chaque élève rêve d’avoir une meilleure note que son copain d’à côté, et l’objectif ultime de chacun est de se dépasser, franchir ses limites. « Je suis mon seul ennemi » clament les fit-men sur instagram. Non mais t’es sérieux ? T’es con ou quoi ?

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Il faut souffrir pour être beau

Et de l’autre côté, cohabite la stratégie chinoise. Elle consiste à refuser de détruire pour obtenir la victoire sans aucun combat. Autrement plus élégant. Olivier Lafay cite Sun Tzu, qui dans L’art de la guerre affirme qu’il faut garder le pays conquis intact. Et si on extrapole un peu, on pourrait se dire que dans le développement de soi, dans l’établissement de notre futur, ça devrait être aussi le cas. Éviter de se détruire. Enfin, c’est quand même pas idéal de se détruire si on veut vivre bien.

D’ailleurs, c’est pas dans le livre, mais savez-vous qui a inventé la poudre à canon ? Les chinois ! Sauf que les mecs ils ne l’ont pas inventée pour tirer aux culs de leurs ennemis. Quand ils l’ont découverte, ils l’ont simplement utilisée pour faire du bruit et effrayer leurs adversaires. Les mecs faisaient la guerre avec des feux d’artifices. Nous, on fait la guerre avec des champignons nucléaires.

feu d'artifice
Des feux d’artifice pour faire la guerre, c’est pas mal comme idée !

Dans L’Espace Stratégique, Olivier Lafay combine la stratégie chinoise et la cybernétique pour accoucher de la pensée stratégique. La cybernétique étant définie comme l’étude des formes de communication et de régulation des organismes vivants et des machines évoluées (les ordinateurs ou I,robot par exemple).

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Oui, je t’ai effectivement cité. Crédits photo : allociné

C’est quoi l’Efficience ?

A mort le No Pain No Gain !

L’Efficience, ce mot que le monde de la musculation a découvert il y a quelques années grâce à la Méthode Lafay a été moqué en bonne et due forme. Faut dire qu’un mec venait de surgir, avec un simple livre qui donnait une méthode pour se muscler sans matériel. Bon jusque là rien de sensationnel. Mais Olivier Lafay était gênant car il justifiait la réussite de sa méthode grâce à des sciences qui n’avaient alors aucun rapport avec la musculation. Et en plus il s’évertuait à ridiculiser la philosophie « No Pain No Gain » qui régnait, en proposant une alternative, nommée « l’Efficience ».

Il a donc établi une opposition entre le No Pain No Gain et l’Efficience. En partant du principe simple que selon beaucoup, toute réussite ne peut être que le fruit de sacrifices et de douleurs. Philosophie qui serait en fait un conditionnement culturel qu’on nous inculque depuis notre plus petite enfance. Vous voulez changer les choses ? Alors définissez un idéal, élaborez un plan, et contraignez la réalité pour qu’elle se conforme à votre idéal. Ce passage en force semble être obligatoire. Demandez à la copine de Chabal, elle vous confirmera… On veut continuer de se déplacer toujours aussi vite ? Alors on consomme le peu de pétrole qui reste en sous-sol. On veut nourrir la population ? Alors on assèche les sols pour cultiver des champs de céréales. Le passage en force a des effets secondaires terribles, et on en paie les frais en ce moment avec la pollution, les maladies de civilisation (cancer, diabète, obésité, etc), et bien d’autres conneries.

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Qu’est-ce que t’en dis Seb ? Crédits photo : Ruckfield

Longue vie à l’Efficience <3

Sauf que cette philosophie se retrouve aussi en musculation, et à notre rapport avec notre corps en général. On se trouve en compétition avec soi. L’Efficience propose le modèle de la coopération avec soi. Mais la coopération avec soi demande cependant de se connaître, et de comprendre son fonctionnement. Notre organisme est régi par des processus de croissance et de dégénérescence. Car comme tout mécanisme, nos pièces s’usent et il faut les renouveler. Il existe aussi les processus de régulation, pour préserver l’équilibre de l’organisme. Une sorte de contrôle fréquent qui permet de savoir si le corps est dans de bonnes dispositions.

Ces processus de régulation s’expriment sous forme de boucles. En gros, comme dans le programme d’un ordinateur, le corps vérifie sans cesse s’il prend la bonne direction. Il compare ce qu’on était avant avec ce qu’on est aujourd’hui, et établit le diagnostic. Si ça ne lui plait pas alors il va agir en conséquence, si ça lui plait alors il va laisser faire, jusqu’à la prochaine boucle. Ainsi le pratiquant de musculation se trouve souvent confronté à un problème. Quelques fois le corps résiste au changement, car il considère que ça briserait son équilibre. « Eh mec, t’es pas fou ? Jamais de la vie je fais ça ! Tchiiip ».

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Ne bwise pas mon équilibwe. Screenshot Youtube, « Bwef »

Alors au lieu de brutaliser le corps, on essaie de repérer les vagues de croissances spontanées (souvenez-vous, on est fait de croissance/dégénérescence, ça serait con de pas en profiter), et on y surfe dessus en conditionnant l’organisme en douceur par l’entrainement. Pour faire gonfler les muscles kwa. De cette manière on progresse gentiment, sans se faire mal, mais en faisant quand même des efforts. Puis quand on ne progresse plus, quand ça bloque, on va pas jouer à l’idiot. On va simplement faire une boucle. C’est-à-dire revenir en arrière, capter à nouveau la vague de croissance et voir si elle peut nous amener plus loin.

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Laissez-moi surfer ma vague de croissance. Crédits photo : ASP World Tour

La plan n’est plus linéaire, pas non plus unidimensionnel, mais une « machine cybernétique », tel une intelligence qui se recompose sans cesse en modifiant les paramètres qui sont à sa disposition. Dans la musculation on peut parler des exercices, des amplitudes et des rythmes d’exécution par exemple. Mais on peut aussi l’appliquer à d’autres domaines. Les but étant de déceler les facteurs porteurs de croissance. Et non de courrier.

En route vers une meilleure santé

On s’accorde sur le fait qu’être en bonne santé est un objectif que nous avons tous en filigrane, car c’est quand même mieux si on veut vivre longtemps. Enfin, je crois. Mais il faut d’abord se mettre d’accord sur ce que signifie être en bonne santé. Si on faisait un petit sondage, je mets ma main à couper (expression fleurie), que les gens répondraient qu’être en bonne santé c’est faire du sport et bien manger. Normal, c’est ce que matraquent les médias et les réseaux sociaux. Mais Olivier Lafay propose une autre définition dans L’Espace Stratégique. Selon lui, et selon vous après avoir lu ces lignes, la bonne santé est le fonctionnement organique optimal qui permet de durer. On est d’accord ? Bien. Enchainons.

prof xavier
Any questions ?

Un problème, la lutte pour la dominance

Sauf qu’un obstacle s’oppose à nous dans notre quête vers la longévité, que l’espace stratégique peut contourner. Cet obstacle réside dans notre nature d’être humain. Pour citer Olivier Lafay, nous sommes des êtres biologiques auto-régulés, capables d’évoluer (modifier forme, structure et finalité, ce qui nous oppose aux machines) dotées d’un système nerveux (ce qui nous différencie des plantes).

Or le système nerveux est ce qui nous permet de nous mouvoir dans notre environnement, pour y puiser de quoi se reproduire et se perpétuer. Bouffer et draguer le sexe opposé, en quelques mots. Ce qui nous amène à faire face à la concurrence. Car on veut avoir le plus de satisfaction possible. Donc on désire dominer les concurrents. Touche pas à mes frites et touche pas à ma meuf. S’instaure alors une échelle de dominance. Le problème c’est que cette dominance est sans arrêt remise ne question. Ce qui rend les satisfactions partielles et éphémères. Ça nous frustre, ça nous stresse. C’est pas bon pour la peau.

creme peau
Prenez soin de votre peau, elle est la première chose que les gens voient de vous. #ouic’estvrai

Face au danger, l’être vivant a trouvé deux comportements. La fuite ou le combat. En cas de victoire le combat renforce notre dominance perçue, et la fuite assure la survie et permet d’envisager les futurs combats pour la dominance. Sauf que quand on rencontre l’échec, qu’on ne peut ni fuir ni combattre, on se fige. C’est l’inhibition de l’action. Toute l’énergie que le corps mets à notre disposition pour combattre ou fuir ne peut être utilisée et est stockée. Cet état provoque de la rage si le combat a échoué, et de l’impuissance si la fuite a échoué.

Sauf qu’on pourrait se dire qu’on vit dans un monde évolué, qu’on n’est plus soumis à ces règles primitives. Que ça ne regarde que les animaux. Queue naine y ! On est tous soumis à ça. On doit combattre pour garder notre place dans l’échelle de la dominance, et surtout pour ne pas la perdre. Et ce à tous les étages. Au boulot, socialement, même dans le couple. On n’enlève jamais notre armure. Mais la concurrence est telle que toutes les victoires sont ridicules. Donc frustrantes. Et vu qu’on ne s’autorise pas à fuir, ça ne fait pas sérieux, toute l’énergie qu’on accumule reste en nous. On est figé, et notre énergie se retourne contre nous. On s’autodétruit, jusqu’à en crever.

Ses effets sur nous, pauvres pécheurs

Cet état désastreux a des effets autant extérieurs qu’intérieurs. A l’extérieur on est hyper-vigilent, on a le cou tendu, la nuque raide, les yeux fatigués. Les muscles proches de notre colonne vertébrale qui abritent avec le crâne le système nerveux se figent. Le stress constant provoque un relâchement du transverse (muscle profond qui maintient les viscères, c’est le muscle du « ventre plat », Graal de nos copines instagrammeuses), qui ne joue alors plus son rôle de soutien, et donc fatigue encore plus la colonne. Sauf qu’un ventre bombé c’est pas esthétique, c’est pas digne, donc on rentre le ventre, ce qui fait pression sur le diaphragme. Celui-ci s’enraidit et provoque des difficultés pour respirer. Le diaphragme est le muscle qui se trouve en dessous de nos poumons et qui par permet aux poumons de se gonfler et de se dégonfler en exerçant ou non une pression.

Le problème c’est que ce diaphragme recouvre les organes haut-placés dans l’abdomen (foie et estomac par exemple). Et quand il est constamment tendu, donc baissé, il exerce une pression sur tout ce qu’il surplombe. Pression qui se diffuse même jusqu’au périnée. L’inhibition de l’action agit donc sur ce qu’Olivier Lafay introduit dans L’espace Stratégique comme les 4 piliers de la santé :

4 piliers méthode lafay
Montage de qualité

Le dérèglement d’un des quatre piliers est une catastrophe pour notre corps. Je ne vais pas énumérer tous les effets sur tous les piliers, ça serait vous mâcher tout le boulot. Parlons peu, parlons bien, parlons donc du diaphragme. Vous l’aurez pigé, le diaphragme s’occupe du bon fonctionnement de notre respiration. Or la respiration participe à l’équilibre acido-basique du corps. Le problème, c’est que mauvais équilibre acido-basique = processus inflammatoires, cancer, vieillissement accéléré, diabète, rhumatismes, ostéoporose, et plein d’autre trucs agréables.

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Un pilier, s’il est bien entretenu peut durer des millénaires

Enfin, pour épicer tout ça, l’inhibition de l’action entraîne des dépressions du système immunitaire, perturbe le métabolisme des lipides (corps gras dans les artères, mmmh), augmente le métabolisme oxydatif (ce qui libère des radicaux libres, petites putes qui détruisent nos cellules = inflammation + vieillissement), augmente la pression sanguine, et favorise la dépression. Voilà voilà. C’est la merde en somme. L’espace stratégique développe durant une dizaine de pages tous les effets de l’inhibition de l’action sur notre organisme. Vous comprendrez donc que ces quelques lignes ne font qu’effleurer le sujet, et seule la lecture du livre vous permettra d’assimiler tous les enjeux pour votre santé.

Les solutions

Mais L’Espace Stratégique propose des solutions à ça. Encore heureux. La première étape c’est d‘intégrer ce qu’est la lutte pour la dominance, et être vigilent. Ça nous permet de mieux identifier les effets de cette lutte. Et un homme averti en vaut deux. Vous venez donc de doubler votre valeur. Félicitations. Il s’agit alors de désamorcer les aspects conflictuels de nos relations avec les autres, par le rire ou la méta-communication (discuter de la manière dont on échange).

Ensuite il faut décharger l’organisme de toutes les tensions, et le renforcer. Pour cela, il suffit d’exercer les 4 piliers. Le livre détaille les exercices pour y arriver. Ensuite Olivier Lafay cite Henri Laborit en nous conseillant de réaliser des « actions motrices adaptées », c’est-à-dire susceptibles de provoquer la décharge des frustrations inscrites en nous.

Il faut aussi changer ses relations avec les autres. En sortant de la gouvernance de la prédation (vainqueur/vaincu). C’est-à-dire sortir vainqueur par la relation. On est dans le principe du couple, qui crée par la discussion et la négociation un terrain d’entente qu’aucun ne veut perdre. Ainsi la part de défaite est diminuée en même temps que la gratification augmente.

couple obama
Le couple Obama approuve totalement

Enfin, il faut développer sa créativité, par les connaissances, qui deviennent un facteur de gratification à part entière. J’ai évidemment pris soin de ne pas développer tout ce qu’Olivier Lafay propose dans L’espace Stratégique. Il existe de nombreuses autres notions clés dans le refus de l’inhibition de l’action. Mais mon but était avant tout d‘introduire son idée, appuyée sur de nombreux travaux de cybernéticiens, qu’il cite abondamment dans son livre.

L’action et l’espace stratégique, ou comment conclure dignement

Voici donc arrivée la fin de l’article. Donc le moment idéal pour développer en quelques mots ce qu’est l’action stratégique. Celle-ci est l’action qui découle de l’espace stratégique décrit dans le livre. Le principe est d’agir en limitant voire supprimant les combats (contre les autres mais aussi contre soi-même),  de dépasser l’échelle de dominance, de remettre en cause nos croyances. Les faits ne changeront pas comme par magie dans l’espace stratégique. Mais ils seront interprétés différemment et perdront leur nocivité. Enfin, l’action stratégique est celle qui est le fruit de l’imagination créative. Pas celle qui dessine des produits de consommation. Mais celle celle qui remet en question le monde existant et qui tente d’élaborer un monde à notre mesure.

Si vous avez été convaincus par cet article de la nécessité de revoir nos convictions face au système actuel, vous pouvez retrouver le lien du livre en cliquant sur l’image ci-dessous. Je rappelle que L’Espace Stratégique ne s’adresse pas seulement aux pratiquants de la Méthode Lafay. Je pense qu’il est clair que les idées sont applicables par tous, dans tous les domaines. Le livre contient 272 pages, et j’en ai résumé 80. Il vous reste donc pas mal de choses à découvrir.

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4 commentaires

    1. Salut Grégoire, merci pour ton commentaire, ça nous fait très plaisir ! Et merci pour la coquille aussi, c’est corrigé maintenant 🙂

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