EAT, ou comment ne plus manger de saloperies

eat gilles lartigot

De retour en ce début de printemps avec un sujet qui est censé nous concerner tous : la santé. Et pour maitriser sa santé il y a plusieurs trucs : le style de vie, l’exercice physique et la bouffe. On a déjà parlé de deux premiers dans l’article sur le tome 2 de la méthode Lafay. Maintenant on parle de bouffe, mais pas de n’importe quelle manière, puisqu’on va s’appuyer sur le boulot d’une figure emblématique : Gilles Lartigot et son livre EAT. Si vous le connaissez c’est bien. Sinon, ben on va tâcher de corriger ça ensemble. Allé, c’est parti pour parler un peu de son livre et de ce qu’il contient qui pourra vous guider pour vivre mieux !

Un constat pas fou fou

Déjà, avant toute chose, si vous n’avez pas encore acheté ou ouvert Eat, préparez-vous à prendre un coup. A moins que vous ne soyez au fait de tout ce qui se fait dans l’industrie alimentaire (par le biais de Naturacoach par exemple), vous risquez de découvrir des trucs qui ne vous plairont pas forcément et vous vous sentirez un peu cons. Mais bon, le but est d’ouvrir les yeux pour ensuite faire vos choix en ayant conscience de leurs impacts.

Le moment où Gilles Lartigot a été découvert par la France

Les perturbateurs endocriniens, c’est pas sympa

Quand on fait partie des gens qui scrollent sans arrêt leur facebook en retenant le filet de salive qui coule à la commissure des lèvres, la probabilité d’être déjà tombé sur le terme « perturbateur endocrinien » dans un article lu au hasard est relativement haute. Mais au final, une fois passée la douce sensation d’être un savant quand on prononce ce terme, on se rend compte qu’on ne sait pas trop ce que ça signifie. Eh bien figurez-vous que ça a un sens, et qu’il n’est pas franchement sympa. D’après le professeur Pierre-Marie Martin interviewé par Gilles Lartigot, « les perturbateurs endocriniens sont des molécules présentes dans notre environnement et donc dans notre alimentation et se regroupent sous le terme de PEE (Polluantes Endocriniens Environnementaux). Ces molécules présentes dans notre environnement pénètrent dans l’organisme humain et perturbent gravement les fonction associées et contrôlées par le système hormonal endocrinien ».

perturbateurs endocriniens
Les méchants !

 

Plutôt que de faire un exposé complet sur ces molécules, et pour vous donner envie d’acheter le livre, je vais tâcher de résumer seulement ce qui me parait important à ce sujet. Premièrement, les perturbateurs endocriniens, quand ils sont stockés dans nos graisses, le sont quasi définitivement. Il existe seulement deux solutions : la liposuccion et l’allaitement. Histoire de transmettre les perturbateurs endocriniens à vos enfants, il n’y a rien de mieux !

Deuxième chose à retenir : les perturbateurs endocriniens peuvent avoir un impact sur la fertilité, la reproduction humaine, les régulations endocriniennes et les cancers. Bon, jusqu’à présent, rien de très agréable. Mais le pire est à venir ! Les perturbateurs endocriniens sont quasiment partout : dans les pesticides et les engrais, dans les plastiques, les médicaments et les phyto-œstrogènes (substances naturelles présentes dans les végétaux). Au final, quand on souhaite bien vivre (le but de chacun je crois), il faut éviter : de bouffer de la merde bourrée de pesticides et de mettre nos aliments dans des contenants en plastique (et surtout pas les chauffer).

infographie perturbateurs endocriniens
Une infographie de Libé qui expose bien la situation

La triste situation des vaches en symbole de toute cette industrie

La plupart d’entre vous boit du lait venu du supermarché d’à côté et achète de la viande dans des barquettes sous vide dans le même supermarché. On a la conscience tranquille, on ne pense à aucun moment qu’on boit du lait de vaches épuisées et que le sort des animaux dont la viande est vendue en supermarché est peu enviable. Alors apprenons-en un peu plus sur ces domaines, découvrons ce qu’on n’a pas forcément envie de découvrir. Le saviez-vous : pour faire du lait il faut que la vache donne naissance à un veau. Bien.

Jusqu’ici rien de bien incroyable. Pour ce faire, on insémine la vache artificiellement, dès l’âge de 15 mois. Mais comme l’Homme préfère le chiffre d’affaire à la conscience, il sépare le veau de sa mère 2-3 jours après sa naissance. Celui-ci est maintenu anémique pour pouvoir le bouffer à l’âge de 6 mois, et on laisse sa mère transie de désespoir de ne pas pouvoir protéger sa progéniture. Puis 2-3 mois plus tard, rebelote, le sperme congelé du plus beau taureau du coin est inséminé et c’est reparti pour 9 mois de gestation.

vache
Ouh la belle vache, ça c’est juste pour la pub !

A ce rythme les vaches sont exploitées 6 ans puis butées à l’abattoir en tant que vaches de réforme ou de vaches laitières si elles ne sont pas trop abimées… Alors qu’une vache devrait vivre 20 ans sans toutes ces conneries. Le plus triste c’est que ce schéma se répète pour les œufs, avec les poules pondeuses entassées dans des hangars, martyrisées à la lumière artificielle et ayant à peine plus d’une feuille A4 d’espace vital. La solution on la connait tous, c’est de boycotter toutes ces fermes industrielles. Pourtant au moment de la parution de EAT (2013), sur 100 œufs consommées en France, 95 viennent de fermes industrielles où 46 millions de poules pondeuses sont élevées. Pas génial, il nous reste du boulot donc.

poule
Les poules de papi dans le petit poulailler, il n’y a que ça de vrai !

Vivent les pesticides, les OGM, les antibios et les vaccins !

Maintenant, un mauvais délire qui fait office de parfaite transition pour cette partie sur l’industrie de la chimie qui joue au bon chien-chien qui donne la patte à l’industrie alimentaire. Premier symbole, les antibiotiques. Car quand on est industriel et qu’on veut du chiffre, il faut que les poules soient en bonne santé nesspa ? Du moins en assez bonne santé pour faire péter les œufs de leur derrière à la manière de bouchon de champagne quoi. Mais comment faire quand les poules sont stressées par l’environnement merdique ? Facile ! On leur file des antibiotiques et des vaccins ! Le problème avec les antibiotiques (à part que c’est pas automatik), c’est que c’est la même souche qui est utilisée pour les Hommes, ce qui crée donc une résistance aux antibios. Bien ça, félicitation bande de blaireaux ! Ce qui fait qu’aux USA (réputés pour leur intelligence), 70% des antibios sont produits pour les élevages industriels.

antibios
L’industrie pharmaceutique se frotte les mains !

Bon, la bouffe animale c’est fait. Maintenant regardons la bouffe végétale, peut-être que ça sera plus sérieux. Tu parles ! La même merde ! Quelques chiffres histoire de rigoler : en 2013 (parution du livre, je ne vais quand même pas vérifier tous les chiffres eh), la France est première utilisatrice de pesticides en Europe et le premier utilisateur par habitant dans le monde. J’ai un autre chiffre cool : Monsanto qui produisait les gaz de combats de la Deuxième Guerre Mondiale représente 70% du marché des pesticides et des OGM. C’est rassurant ça non ? En plus ces coquins sont très forts. Il faut savoir qu’un OGM est une plante stérile (donc faut tous les ans acheter les graines à Monsanto) et les semences donnent des plants ultrarésistants aux pesticides (donc il faut acheter les pesticides adéquats à Monsanto). Vous le voyez le business model de salaud ? En plus, quand un agriculteur épand des pesticides, il pollue tout autour et n’espérez pas faire dégager toutes les merdes en épluchant les fruits puisque la chair est contaminée à cause des épandages des années précédentes.

pesticides épandage
Vilains pesticides

Mais il existe des solutions !

Bon allé j’arrête le carnage, essayons de trouver du positif sinon on va tous se retrouver chez les gars du Temple Solaire. Le suicide collectif c’est pas fou si on veut vivre d’après mes calculs. Car n’ayez crainte, Gilles Lartigot dénonce mais il offre aussi des solutions, il pense à nous notre viking préféré !

Les aliments magiques de derrière les fagots

Premier rayon de soleil dans ce ciel nuageux, il existe des super aliments qui changent la vie. Comme le cordonnier et le professeur dans la chanson de Jean-Jacques Goldman. Vanne pas ouf, j’ai déjà fait mieux mais bon, passons. Vous vous doutez bien que je ne vais pas tous vous les dire, ça reviendrait à vous spoiler la lecture de EAT ! Mais histoire de vous teaser un peu et puis aussi pour vous donner des idées dans votre vie, je vous en donne 2. Le premier, il est bien sympa, c’est l’eau de coco. Pourquoi ? Car il possède le même équilibre électrolytique que notre sang. Mais dis-moi Jamie, ça veut dire quoi ça ? En fait on appelle électrolyte les solutions capables de faire voyager des ions, et donc des signaux électriques, et donc de l’information nerveuse. Ainsi les muscles sont plus réactifs car ils ont une information de meilleure qualité. Donc avant le sport vous savez quoi boire.

eau de coco
La solution à tous vos problèmes

Et le deuxième c’est le vinaigre de cidre de pomme. En quelques mots : il régule métabolisme des glucides par le foie et dans les cellules musculaires, il améliore la résistance insulinique (ce qui est utile pour le diabète de type 2), il équilibre le niveau d’acidité et il aide la circulation sanguine en nettoyant les polluants et les toxines. Ça fait pas mal de bons points ! Maintenant vous savez avec quoi faire vos vinaigrettes les potos.

Et si vous avez envie d’entendre sa voix pendant une heure, y’a moyen, pas de problème !

Il faut diminuer l’acidité

Déjà, petite mise au point. Quand on parle d’acidité on parle évidemment du niveau du pH sanguin, qui a une influence conséquente sur notre santé. Idéalement il faudrait qu’il soit entre 7.35 et 7.45, donc légèrement basique. Le problème c’est que le corps a tendance à faire pencher la balance vers l’acidité en produisant sans cesse des déchets acides. L’autre problème c’est que l’alimentation contemporaine est aussi bien trop acide. Jugez par vous-même, voici une liste des aliments qui produisent de l’acidité : la viande et particulièrement la viande rouge, les produits laitiers, les sucres, le blé, les légumineuses et les céréales (certaines moins que d’autre néanmoins). Sans oublier bien sûr tous les plats cuisinés bourrés d’acidifiants.

steak
Ne vous en faites pas, le steak n’est pas interdit, mais il est bon de ne pas en manger plus de 2-3 par semaine

Enfin, le dernier problème c’est que l’acidité est un facteur puissant du développement des maladies. Elle peut créer des inflammations, est à l’origine de migraines, de rhumes et de quasiment toutes les maladies en fait. Mais comme d’habitude, la solution est dans la nature, et comme souvent elle porte le nom de « légumes ». Les légumes sont pour la plupart alcalinisant (autre nom pour dire basifiant mais en plus stylé). Petit conseil de Gilles Lartigot : boire une tisane à la camomille tous les soirs, car elle rétablit le pH sanguin. Mais vous le connaissez bien (à moins que vous ne le connaissiez pas, mais ça j’y peux rien), il conseille évidemment de boire de la vraie camomille et non les petits sachets industriels merdiques. Jouer à la mamie peut vous aider, alors foncez, et souvenez-vous que vous n’êtes pas obligés de regarder Questions pour un Champion non plus.

questions pour un champion
Salut toi

Une foultitude de filières alternatives

Enfin, Gilles Lartigot nous rappelle qu’il existe d’autres moyens d’acheter de la nourriture en dehors des éternels supermarchés qui ne visent qu’à vous intégrer dans une base de données pour mieux vous connaitre et mieux vous faire acheter la merde qu’ils vendent. Vous avez lu cet article, vous lirez le livre, et vous êtes dégoutés par les conditions de vie des poules pondeuses ? Pas de problème, vous achetez du bio ! Mieux, vous allez dans un marché paysan, une ou deux fois par semaine et vous achetez vos œufs chez lui. Vous en profitez pour lui demander de faire manger à ses poules des graines de lin car ça rétablit l’équilibre oméga 3/oméga 6, complètement maltraité par les œufs industriels.

gélules
Pas besoin de gélules, il y a ce qu’il faut dans de bons œufs !

Pareil pour la viande ? Izy, vous en mangez moins, et vous préférez aller chez un boucher (un vrai, pas un traiteur/grossiste). Ainsi vous n’esquintez pas votre budget car il reste constant, mais vous préférez acheter de la qualité. On parle de votre santé là ! Et pour avoir votre dose de protéines, comptez sur les œufs et les protéines végétales. Par exemple, un mélange de lentilles et de riz pour avoir tous les acides aminés essentiels. Pareil pour les fruits et légumes, préférez vous approvisionner chez des paysans du coin grâce aux marchés paysans. Méfiez-vous des fruits trop beaux, en plus une pomme touchée par un insecte possède beaucoup plus d’antioxydants qu’une pomme brillante bourrée d’insecticides.

Mmmh, tu me semble un peu trop belle toi

Maintenant vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas…

Le livre de Gilles Lartigot termine avec une jolie note d’espoir, quand le professeur Pierre-Marie Martin dit qu’il aura fait son boulot s’il arrive à toucher par son discours quelques centaines ou quelques milliers de personnes. Nul doute que son vœu est exaucé, et que la machine est en marche. Car pour faire bouger les choses, rien de mieux que l’éducation populaire, seule la foule a le pouvoir quand elle a décidé de dire non. Petit à petit on va y arriver, on est la génération charnière, c’est nous qui déciderons du monde qu’on laissera après nous. Maintenant qu’on sait, on a le choix. Tâchons de pas déconner.

résumé eat gilles lartigot
Allez, vous pouvez cliquer sur le lien ou sur l’image si le cœur vous en dit, vous découvrirez un nouveau monde à peine entrevu dans cet article

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Domo arigato gozaimashita !

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